Les tests oculométriques (ou eye tracking) ont le vent en poupe dans le domaine du web. Mais sont-ils réellement utiles et efficaces ? Quelles sont les différences entre le eye tracking et les autres méthodes d’évaluation plus classiques comme le test d’utilisabilité ou l’audit ergonomique ? Quelques éléments de réponse dans ce premier article sur le eye tracking, sur ce que nous dit le regard.

Analyser ce que voit le regard avec le eye tracking

Utilisés d’abord dans les laboratoires de recherche scientifiques puis industriels, les systèmes de eye tracking ont fait leur entrée dans le monde du Web. Concrètement, il s’agit d’analyser les déplacements du regard et les zones de focalisation visuelle dans lesquelles se concentre le regard. Les analyses se basent sur les points de fixation successifs enregistrés par un oculomètre porté ou déporté (cf. quelques sites des fabricants ASL, SMI et Tobii).

Le plus souvent, les tests consistent à faire réaliser des scénarios d’utilisation réalistes où le regard des participants est observé avec un oculomètre. Les analyses s’intéressent à l’agencement (ou zoning) et la mise en forme des informations, leur pertinence et leur adéquation vis-à-vis des objectifs et caractéristiques des visiteurs. Ils peuvent être présentés sous deux formes distinctes : le parcours oculair (ou Gaze Plot) et la carte de chaleur (Heatmap).
La carte de chaleur met en évidence les zones fixées par les participants : les zones les plus chaudes (rouges)  indiquent des endroits fixés longtemps ou à plusieurs reprises. (cf. blog de Tobii – An Introduction to Eye Tracking : Part 5)

Eye tracking et marketing

L’utilisation de l’eye tracking dans le domaine de la communication et du multimédia est assez récente. Le marketing visuel s’en est d’abord emparé, comprenant le potentiel de cette méthode pour susciter toujours davantage l’attention du public et optimiser l’impact des messages publicitaires. Si naturellement le regard balaye (ou Eye-Scanning) l’environnement en se focalisant successivement sur des zones d’attention (ou AOI : Area Of Interest), il existe toutefois des comportements plus courants que d’autres (ou Eye-gaze pattern). C’est le cas notamment avec la présence d’un visage qui attire fortement le regard et associe de fait le message à une émotion. Toutefois, cette technique peut très vite devenir contre-productive par rapport au message textuel proprement dit (cf. ci-dessous, le eye tracking montre des répartitions distinctes du regard, prioritairement sur le visage à gauche et homogènes entre le visage et les textes à droite).

L’intérêt de l’eye tracking dans ce domaine, est de pouvoir vérifier que le balayage du regard se répartit de manière homogène et ciblée. Il garantit que le message et le produit seront associés de manière adéquate et pertinente. Autrement dit, on peut supposer que le message textuel sera d’autant mieux mémorisé qu’il sera compris et associé émotionnellement.

Mettre en évidence des comportements de navigation par le eye tracking

Les études actuelles dans le domaine du web se penchent de plus en plus sur le parcours du regard lors de la navigation entre plusieurs pages (ex : recherche d’information, parcours d’achat) alors qu’auparavant les analyses s’intéressaient plutôt à des pages uniques et statiques. Dans les deux cas, il s’agit de suivre le regard de participants à qui on demande par exemple de décrire la page visitée, de chercher une information particulière ou encore d’effectuer une action. Il existe des comportements assez naturels et que les spécialistes de l’ergonomie connaissent bien. Le regard ne se dirige pas n’importe où a priori, il dépend directement de ce que cherchent les visiteurs, leurs habitudes sur le web et bien sûr de la manière dont les informations sont présentées et agencées :

Les déplacements du regard sur une page web sont fortement influencés par la mise en page et l’agencement des informations. Parmi les comportements les plus classiques de balayages visuels, le eye tracking a permis de révéler que le regard évitait « naturellement » toutes les zones qui s’apparentent à des bannières publicitaires : la cécité de bannière (ou banner blindness). Les résultats de l’étude montrent que ces zones publicitaires, animées ou non,  ne sont pas fixées par les internautes, et ce qu’elles soient disposées en haut de page ou sur les colonnes latérales d’un site web  (cf. illustration ci-dessous).

Eviter les éléments distrayants comme les publicités est une habitude qui se renforce avec le temps. Les internautes ne s’y trompent pas, ils ont des objectifs pour visiter un site et s’intéresser à son contenu.

Le balayage en F(ou F-Shaped Pattern) est un autre pattern visuel fréquent illustré par le eye tracking. On le retrouve dans la lecture de contenus et en particulier dans les pages de résultats de recherche où les informations sont souvent présentées sous forme de blocs de texte les uns au-dessus des autres. Comme son nom l’indique, les déplacements du regard ont tendance à composer deux bandes horizontales suivies d’une bande verticale (cf. illustration ci-dessous). Le pattern est décomposé en trois phases : l’internaute commence par lire le haut du premier contenu – première barre horizontale du F, il descend ensuite dans la page, repère un élément d’intérêt et lit un second passage, généralement plus court que le premier – seconde barre horizontale, puis il finit de scanner verticalement la page – barre verticale du F.

Bien que caricaturale, cette forme s’apparente au mouvement du regard pour la lecture de texte « occidental » aussi appelé Diagramme de Gutenberg ou lecture en Z (i.e. de gauche à droite et de haut en bas). Toutefois, le balayage latéral s’interrompt rapidement chez les visiteurs du web, illustrant alors le besoin d’efficacité dans la recherche d’informations à la verticale.

Là encore, la mise en page des informations influence directement les comportements du regard pour scanner les informations. Les informations situées en périphérie semblent négligées, ce qui est un bon résultat si le site n’a pas l’objectif de les valoriser. A l’inverse, si l’objectif est que le visiteur balaye de manière homogène et intéressé l’ensemble des informations, l’agencement des informations est essentiel. Autrement dit, si une page ne présente pas d’informations sous forme de liste de résultats et que les parcours visuels sont malgré tout en F, il y a peut-être un souci d’agencement. Le contenu n’est pas valorisé comme il devrait et les visiteurs scannent la page plus qu’ils ne la lisent.

Mesurer l’utilisabilité d’une page ou de ses éléments avec le eye tracking

Une bonne expérience utilisateur est faite de satisfaction des attentes et des buts poursuivis, de compréhension aisée des contenus et des moyens de naviguer (e.g. « en savoir plus », « retour à la liste des produits »). La manière dont les informations sont présentées sur le web obéit en partie à des conventions et des habitudes qui se sont imposées, tout en cherchant à satisfaire les internautes.

Les liens utiles (e.g. Contact, champs de recherche), les liens cliquables ou les barres de navigations sont des éléments que l’internaute repère rapidement avec l’habitude. L’eye tracking montrera très vite si ces éléments sont justement identifiés rapidement (parcours linéaire du regard) ou non (parcours « brouillon »). A l’inverse, les informations les moins pertinentes a priori pour l’internaute ne doivent pas attirer trop vite le regard et le distraire de ces objectifs de départ (e.g. bannière publicitaire, les autres langues du site, envoyer à un ami).

Le temps et la simplicité de parcours du regard, entre le début de la recherche visuelle et le moment où le visiteur repère l’élément cible recherché, indiquent clairement l’effort consenti par l’utilisateur pour atteindre ses objectifs. Les textes de  grande taille ou en gras ont tendance à attirer davantage le regard, notamment parce qu’il s’agit souvent de titres ou de phrases courtes demandant peu de temps et d’effort. Il est donc important que l’attrait d’un contenu textuel reflète les attentes des visiteurs : si le regard s’y arrête, c’est que le visiteur doit y trouver un intérêt. Si trop de textes sont mis en évidence, l’effort pour distinguer leur intérêt respectif sera important et le regard ne saura pas où donner de la tête.

La qualité de la disposition des textes vaut aussi pour les formulaires. Rapprocher les libellés des champs de saisie auxquels ils sont associés, est un principe d’ergonomie qui a encore du mal à s’imposer parfois. La technique du eye tracking permet pourtant de défendre certains alignements plus efficaces que d’autres (cf. illustration ci-dessous).

A défaut d’aligner le libellé à droite – et donc de le rapprocher du champ de saisie associé, le positionnement des libellés au-dessus des champs facilite grandement la lecture du formulaire. Le nombre de points de fixation du regard est divisé par 2, simplement parce que le regard n’a besoin que d’une zone de focalisation restreinte à chaque arrêt. Le gain d’un tel agencement est alors autant en termes de rapidité que d’effort moindre de lecture. La seule contrainte reste bien sûr l’espace vertical nécessaire.

Tout comme pour les textes mis en évidence, les images et photos attirent naturellement le regard, parce qu’elles demandent peu d’effort d’interprétation et de compréhension. Mais là encore elles doivent aisément faire mouche pour l’internaute : elles illustrent ou complètent une attente de celui ou celle qui la regarde. Dans une liste d’appartement à vendre par exemple, les photos qui montrent la vue du balcon risquent davantage d’inciter à aller voir ailleurs que de se projeter à l’intérieur de l’appartement pour y vivre. Autre exemple, une photo d’introduction d’une vidéo ne donne pas envie de lancer la lecture si c’est un fond noir opaque ou un gros titre redondant avec le sujet de l’article dans laquelle la vidéo est insérée ; par contre, si la photo montre un moment fort de la vidéo, le regard sera attiré et l’intérêt du visiteur aiguisé !

 

 Partie 2 > Page À Propos

 

L’importance de votre page «À propos»

Vous travaillez depuis un moment sur votre site et vous êtes satisfait parce qu’il est presque terminé. Vous avez sans doute passé des heures à construire votre blog, votre boutique et votre page d’accueil afin que ces pages soient parfaites. Cependant, avant de publier votre site avez-vous pensé à mettre une page «À propos»? Si oui, est-elle d’aussi bonne qualité que vos autres pages? Tout site web voulant projeter une image sérieuse et professionnelle doit avoir une page de présentation et cela pour plusieurs raisons. Vous ne savez pas où commencer? Voici nos astuces à suivre concernant votre page «À propos».

 

 

Racontez votre histoire, votre mission ou votre concept

Tout d’abord, la page «À propos» est l’occasion idéale pour vous présenter votre équipe ou votre personne, ainsi que ce que vous faites. Cela permet à vos clients ou aux visiteurs de votre site d’avoir la confirmation que ce n’est pas des robots, des extra-terrestres ou une multinationale étrangère qui s’occupent du site, mais bien des êtres humains! C’est une des raisons pourquoi il est important de prendre le temps de créer et personnaliser votre page «à propos» et ne pas y mettre que quelques lignes banales.

Il se peut que vous ne sachiez pas quoi écrire sur cette page précise de votre site web. Contrairement à la page de contact qui est là pour aider les gens à communiquer avec vous, vous devez remplir la page «à propos» de contenu intéressant pour vos lecteurs. Gardez ces questions en tête lors de la conception de cette partie importante de votre site: que diriez-vous à un inconnu qui souhaiterait savoir qui se cache derrière votre site internet, votre blog ou votre boutique? Qu’est-ce que vous avez de spécial? Qu’est-ce qui vous a inspiré la création de votre site internet? À quel problème ou quel besoin vouliez-vous répondre au départ? Qu’est-ce que vous avez de différent des autres qui oeuvrent dans le même domaine? Vous pouvez certes raconter votre histoire, mais veillez à ce que les propos exposés soient pertinents à votre site internet.

 

Créez un lien de confiance et affichez votre professionnalisme

Puis, une page «à propos» a comme but aussi de créer un lien de confiance entre vous et votre client potentiel. Cela est d’autant plus vrai si vous avez un site web pour votre compagnie ou s’il s’agit d’une boutique. Vous devez prouver avec cette page que vous êtes une entité fiable. Que pouvez-vous faire pour paraître professionnel? Après vous être présenté ou avoir présenté votre équipe ou votre entreprise, vous pouvez parler de vos études ou de votre expérience dans le domaine. Il serait aussi intéressant d’inclure des exemples de projets antérieurs ou même des témoignages (réels et véridiques évidemment!). Rechercher et diffuser la vraie rétroaction de vos utilisateurs font partie des tendances marketing importantes pour cette année.

Êtes-vous membre d’une organisation particulière? D’une association? D’un ordre professionnel? N’oubliez pas de l’indiquer sur cette page «à propos». Cela aidera à mettre vos visiteurs et potentiels clients en confiance. En effet, pour devenir un membre d’un ordre professionnel, les professionnels en question doivent se soumettre à des règles strictes et à un certain niveau de connaissances sur le sujet. Il est aussi toujours possible de porter plainte à un ordre professionnel si on reçoit un mauvais service ou de chercher à avoir davantage d’informations sur la pratique.

Vous n’avez pas besoin de vous montrer sérieux si vous êtes un blog ludique, évidemment, mais prenez le temps d’écrire du contenu de qualité. Par ailleurs, il serait tout particulièrement important que cette page soit exempte de fautes, car cela pourrait grandement nuire à notre crédibilité. Comme mentionné dans notre article publié récemment Comment éviter les fautes d’orthographe sur votre site, il existe de nombreuses façons de ne laisser aucune erreur dans votre texte. Vous pouvez tout d’abord relire votre texte à tête reposée, utiliser un logiciel de correction, demander de l’aide à un ami bon en français et même faire vérifier vos pages par un réviseur si vous en avez les moyens.

Utilisez la page «à propos» pour des actions précises

De plus, vous pouvez utiliser cette page en question pour amener vos visiteurs à effectuer une action précise comme aller visiter une autre page, par exemple votre dernier article de votre blog, ou bien les inviter à découvrir vos différentes pages de réseaux sociaux. Plus précisément, en les invitant à visiter d’autres pages de votre site web, cela aura comme conséquence d’augmenter le temps total passé sur votre site. Ce dernier point est l’une des choses que Google prend en compte lors de votre référencement, car plus un visiteur passe de temps sur votre site, plus cela peut dire que vous êtes un site avec du contenu de qualité. Donc, effectivement une page «à propos» peut également aider le référencement de votre site web au complet.

En conclusion, votre page «à propos» est probablement plus importante que vous l’auriez sans doute cru au départ. En plus d’avoir la chance de vous présenter et d’expliquer vos motifs, cela vous permet de vous donner de la crédibilité et d’améliorer votre référencement en ligne. Par conséquent, nous vous suggérons fortement de prendre le temps de créer votre page avec sérieux. Si vous désirez avoir davantage d’astuces sur la création des autres pages de votre site, nous vous invitons à jeter un coup d’oeil à notre article La structure idéale d’un site web. Bonne lecture et bonne écriture!